samedi 23 avril 2011

Açores - Suite et fin

La dernière semaine sur Faial a été très sympathique. J’ai pu sortir plusieurs fois en mer avec l’équipe de Whale Watching Peter1. Le lundi, lors de la première sortie, nous étions le seul bateau. J’ai donc endossé mon rôle de chercheuse en prenant des photos et des notes afin de pouvoir les transmettre à Lisa à des fins de photo-identification2. Le lendemain, lors de la sortie, j’ai pu assister à une tétée. On ne voit pas grand-chose, hormis que le petit cachalot va régulièrement sous le ventre de sa mère. Mais c’est déjà sympa de le savoir ! :-) Et puis il y avait aussi les puffins cendrés3, ceux qui ont un drôle de chant ! Après ça, j’ai emménagé sur le bateau4. Nous avons fait quelques courses afin de subsister lors de la transat et des jours qui nous attendaient au port, à apporter les dernières modifications au bateau et attendre que la météo soit plus clémente. Anne-Marie5 en a profité pour apporter sa touche aux œuvres d’art locales : les dessins des marins pour porter chance6.

Galop'1 et l'équipage prêts pour le départ

Le gréement de Galop'1 est à nouveau opérationnel, tout est en place et cela dans un temps très raisonnable. De plus nous étions dans l'attente d'une fenêtre météo favorable.... et elle arrive demain. Une dépression est passée sur les Açores aujourd'hui, mais elle n'était pas très active!!! Nous avons loué une voiture pour faire un peu de tourisme. Notre objectif était de monter à la Caldeira (volcan du centre de l'île), nous y sommes allés mais vous n'aurez pas de photos car il y avait beaucoup de brouillard et un vent terrible (dépression oblige!!!).

Donc nous devrions partir demain matin, l'équipage est prêt et motivé, nous avons eu Christophe cet après-midi qui nous a préparé un routage qui devrait nous amener au détroit de Gibraltar aux environs du 6 mai .... Christian a racheté de nouveaux leurres pour la pêche et en a même trouvé des faits-main : il espère qu'ils vont bien marcher ...même si Galop'1 va trop vite pour la traine!!!

Dans la première étape, l’équipage de Galop’1 a fait 2449 Miles (depuis Anguilla-St Martin) et maintenant il nous reste 1830 miles jusqu'à La Grande Motte (1080 pour atteindre Gibraltar) c'est reparti !!!!

Vendredi

Demain le continent

Demain nous touchons la péninsule ibérique: enfin !!! Cette traversée depuis les Açores nous parait longue ! Eau froide et fonds profonds (2000 à 4900 mètres) font "ainsi fon, fon, fon" il n'y a pas de poissons donc pas de pêche!

Nous espérons que la méditerranée sera plus généreuse. Nous avons fabriqué une épuisette et ramassons, au passage escargots, velelles et sortes d'anatifes sur pédoncule regroupés autour d'une boule gélatineuse : Anne-Marie les peints avec talent. Nous réglons le bateau au "petits oignons" en mettant les voiles appropriées. Gennaker, code zéro, solent et la navigation est très agréable sur galop.1. Souvent à 8 ou 9 nœuds nous n'avons pas l'impression d'être sur un bateau à cette allure !!! D'abord cap St Vincent puis le détroit de Gibraltar que nous devrions atteindre le dimanche 8 mai.

Nous avons fait très peu de moteur et Christophe nous a bien aidé à éviter la "pétole" de l'anticyclone des Açores que nous avions à nos cotés tout au long de la traversée : l'objectif étant de se tenir entre l'anticyclone et la dépression sans aller trop sur l'un ou sur l'autre.

Un petit oiseau7 (sorte de Martinet) nous a rendu visite hier et a fait un bout de "nav" perché sur une latte de la Gd Voile. Ses copains nous ont même rejoints8 !

Entrée en méditerranée

Lundi, avant Carthagène

Nous avons passé le détroit de Gibraltar samedi soir avec une météo des plus clémentes9, 9-2. Soirée ensoleillée et chaude, nuit sans nuage, avec lune et sans vent, donc au moteur. La très bonne visibilité nous a permis de slalomer entre les nombreux navires croisant dans le secteur. Depuis, c’est plutôt calme… Hormis du côté de la pêche, Christian revit ! Il a pris une bonite samedi et un espadon aujourd’hui que nous dégusterons ce soir. La méditerranée tient donc ses promesses. L’océan nous a quand même offert de beaux spectacles. Nous avons contemplé brièvement un rorqual, probablement commun, du côté du banc Joséphine, croisé une tortue10 et rencontré un couple de fous. Ce dernier rendez-vous, fortuit, s’est fait alors qu’un des deux oiseaux a confondu notre ligne avec un poisson. Fort heureusement, nous avons pu relâcher notre prise accidentelle sans même qu’il y laisse une plume. Les dauphins, très présents aux Açores, par grands groupes, surtout pour les dauphins communs11, 12, ont été peu aperçus jusqu’à Gibraltar. Ce n’est pas sans une certaine nostalgie que nous disons au revoir à cette immensité mouvante.

Ce soir nous toucherons le sol, le premier depuis notre départ d’Horta. Nous faisons escale à Carthagène pour refaire quelques pleins avant de continuer notre route, dès demain13. Nous espérons que les dauphins continueront de nous escorter, comme ils le font sporadiquement depuis notre passage dans la mer d’Alboran.

Une journée pas ordinaire

Jeudi, Au large des Baléares

Aujourd’hui est un jour formidable. Pas au niveau navigation car nous sommes au moteur depuis ce matin, mais au niveau faune ! Dès le matin, Alain, Anne-Marie et Christian ont eu droit à un spectacle de poissons-lunes, dont un qui a sauté devant l’étrave du bateau. Puis, au cours de la journée, sur une mer d’huile, nous sommes allés de surprise en surprise : autres poissons-lunes14, 15 battant de l’aile à la surface (en tout, une quinzaine), rencontre avec un goéland argenté perché sur sa tortue pour ne pas se mouiller le ventre16, visite de dauphins bleu et blanc17, 18 qui sont quand même restés quelques secondes à l’avant du bateau (et oui, pour cette espèce, c’est déjà beaucoup !). Cela dit, tout ça n’est rien comparé à notre rendez-vous avec les globicéphales. Durant plusieurs dizaines de minutes, un groupe de 10 à 15 individus est venu se frotter aux coques du bateau. Nageoires contre nageoires, ils se sont montrés très curieux en tournant régulièrement leur tête vers nous pour nous observer, parfois bouche ouverte. On pouvait entendre leurs vocalises dans l’air pendant qu’ils nageaient entre les coques. Ils ont même arrosé de leur souffle Eric, tranquillement allongé sur le filet19-23. Ce fut un moment fort pour tout le monde, très impressionnant. Pour nombre d’entre nous, cette rencontre est la première avec cette espèce, ou presque, nous avons croisé deux individus il y a deux jours entre deux vagues, un souffle, et puis plus rien.

Sinon, la journée était tellement belle qu’Eric et moi en avons profité pour prendre un petit bain, suivi d’un bon petit repas en extérieur24. Ce calme contraste beaucoup du gros temps que nous avons eu au départ de Carthagène, où nous avons fait une courte escale.

Christian arrête désormais de pêcher. En effet, il a rempli le frigo avec un thon de 6 ou 7 kg.

La 1ère prise a été infructueuse car le thon s’est débattu et a pu se libérer (le chasseur ne gagne pas à tous les coups !). Mais à peine avait-il remis la ligne à l’eau qu’un 2ème thon s’est précipité sur le leurre. Et là, c’est Christian qui a gagné le combat ! Du coup, nous avons dégusté du thon poêlé, du thon tahitien (poisson cru, lait de coco, citron) et il nous en reste encore pour 2 repas. Des suggestions de recettes ?

Dimanche

Bilan de la transatlantique

Arrivée à la Grande Motte ce samedi 14 mai à 19 heures à la Capitainerie. Le départ de Pointe à Pitre était le 5 avril 2011 à 9h30 soit 39 jours de voyage au total. En ce qui concerne la partie Horta (Açores) – La Grande-Motte (France), nous avons fait 1894 miles pour cette dernière étape en 15 jours. Nous avons été « routés » par Christophe et JP dont on peut faire la connaissance sur le blogue : ils nous ont bien guidés pour éviter les redoutables pétoles anticycloniques et les violentes dépressions et nous les remercions bien. Certains d’entre vous nous voyant faire des détours pour atteindre notre but pensaient que nous avions abusé du bon rhum des Antilles ou de la sangria Espagnole à la sortie de Cartagena, et bien non, ce sont les routeurs, en étudiant les vents, qui nous guidaient. Un des moments forts restera notre rencontre avec les globicéphales. Tous les cinq, nous vous remercions de nous avoir suivi et de nous avoir envoyé tous ces messages sur l'Iridium. Merci également aux nombreux supporters qui sont venus nous accueillir à la Grande Motte25, il y en a même qui sont allés jusque sur la jetée à l'entrée du port...



























vendredi 22 avril 2011

Açores - J12 à J19

Galop’1, Carthagène

Comme vous avez pu le voir lors de mon dernier courriel, les plans ont changé. Ces quelques semaines ont été très riches en expériences et en rencontres. J'ai pu voir toutes les personnes que je m'étais fixées de voir (ou presque) travaillant dans le monde des mammifères marins. Il ne m'en manque qu’1, cette fameuse Monica, qui a été très occupée (et pas très coopérante...). Donc, retour au bercail ! Et par voilier... :-D Ça, c'était souhaité ! Et là, je vous écris depuis une escale d’une douzaine d’heures à Carthagène.


Maintenant que ceci est dit, on peut passer au récit des exploits ;-) Où en étais-je restée ? A la sortie en mer avec Espaço Talassa.

Le dimanche, nous sommes ressorties avec eux, et Karin. Mais si, vous savez, Mme dauphins de Risso. Aujourd'hui, la vigie nous promet un cachalot ! Chouette, après tout, les Açores sont connues pour ça. Et je n'en ai jamais vu de ma vie ! Karin, qui ne jure que par les dauphins de Risso, nous prévient : vous savez, c'est "boring". On les surnomme "tronkies", ça vient du mot tronc. Car on dirait des troncs qui flottent à la surface de l'eau1. Pour vous dire qu'ils peuvent être en grande activité sociale ! Ils ont ce type de comportement (généralement) pour se reposer, récupérer des grandes plongées qu'ils peuvent faire. Karin partage aussi avec nous leur autre surnom "dick head", soit "tête de gland" ! Et effectivement... La photo se passe de commentaires ! :-)2

Ce cachalot, solitaire et tranquille, s'est quand même approché du bateau, nous a fait un joli spyhoping également. Pour les non-initiés, le mouvement consiste à se mettre presque à la verticale et sortir la tête de l'eau afin de pouvoir sortir les yeux à l'air et observer le monde environnant, soit nous ! C'est toujours un grand moment lorsqu'on a la chance d'assister à ce type de rencontre. Et puis après, il s'est éloigné (environ 300 mètres). Il n'a pas dû nous trouver assez intéressant à son goût.

Puis ça a été au tour des dauphins communs. Cette fois, ils se sont montrés très curieux et ont joué pendant presque 1h à l'étrave3-4.

Ensuite, Karin a été contente car nous avons trouvé des dauphins de Risso. Elle s'est donc précipitée sur son appareil photo pendant que je jouais à l'assistante de terrain à prendre des notes :-)

Puis nous avons dit au revoir à Lajes do Pico5 et sa vue sur le mont Pico pour nous rendre à Sao Roque, avec un stop à Madalena, dans notre camping préféré ! Nous avons loué une voiture pour faire le tour de l'île mais le plus beau que nous ayons vu reste quand même Lajes. Quoique l'auberge de jeunesse de Sao Roque n'est pas mal non plus :-)6. C'est un ancien couvent où nous étions juste 3 touristes.

Le mardi 18 avril, nous traversons pour l'île de Sao Jorge, à Velas7. Notre but principal est d'y faire du surf. Mais c'est pas gagné car pour ça, nous devons trouver un loueur de planches et de combinaisons. La dame de l'office du tourisme nous aiguille vers Amaro, M. Surf, qui se fait un plaisir de nous expliquer que les vagues ne seront pas belles avant samedi ou dimanche et qu'il n'y a aucun surf shop ici. Dommage. Pour le surf, faudra repasser, et plus équipées :-D. Qu'à cela ne tienne, nous visiterons l'île ! Et c'est encore un beau temps qui nous attend ! Non, je plaisante !! Cela fait une semaine que nous avons un temps gris, qui commence à se refléter sur notre moral... Nous découvrons les fajas, très réputées sur Sao Jorge (ce sont des éboulis de montagne, sur lesquels on trouve de l'agriculture8), l'artisanat local9 et les piscines naturelles10. Pour passer le temps, on fait aussi du photoshooting11-12.

Heureusement, le vendredi, la météo est plus clémente ! Nous découvrons donc le nord de l'île13 et les fameuses fajas14 das cubres, do belo et santo cristo, très réputées pour le surf. Nous y découvrons 4 surfeurs15-16, dont tenez-vous bien, le fils du propriétaire du Peter's Café ! Ahlala, le monde est petit ;-)

Bon alors pour les amis surfeurs, je voudrais savoir quand est-ce qu'on se prend une quinzaine de jours pour se faire un plan surf là-bas ? Les vagues donnent d'août à novembre, les plus belles sont en septembre. La mise à l'eau est un peu difficile mais ça a l'air de valoir le coup ! On accède à faja do Sto Cristo à pied, ou à quatre-roues. Donc, c'est un endroit plutôt peinard. On peut y louer la maison d'Amaro, la casa da caldeira, aussi appelée casa do surf (http://www.casadacaldeira.com/) et franchement, ça déboite ! Il y a aussi une belle falaise qui ne demande qu'à être exploitée au pied du cratère... Avis aux amateurs ! Moi je serai partante pour septembre 2012, et vous ?


Sinon, le mont Pico continue de rythmer nos journées17. C'est le mont le plus haut des Acores, et même du Portugal. On le voit de Faial et Sao Jorge. Et quand on le voit, on en profite car cela signifie que l'on a du beau temps, ou presque :-)

Bye, à bientôt,


















jeudi 21 avril 2011

Açores - J22

Horta, Faial

Me voici de retour à Horta, sur l'île de Faial. Andrea m'a quitté lundi dernier pour visiter Sao Miguel tandis que j'ai pris place à bord d'un catamaran de 45 pi, galop’1. J'ai pu voir toutes les personnes que je souhaitais, ou presque, qui travaillent sur les mammifères marins aux Açores. Je peux donc rentrer comme prévu, en bateau !! :-)

C'est surtout ça la grande nouvelle et c'est pourquoi je passerai les évènements des 10 derniers jours sous silence. Peut-être une prochaine fois.

En attendant, si vous voulez en connaitre un peu plus sur le bateau, il faut vous rendre sur

http://transat2011galopone.over-blog.com/

Vous pouvez découvrir l'équipage et y suivre la position du bateau en temps (presque) réel. La balise fonctionne toutes les 8 h je crois. De même, vous trouverez des consignes pour nous envoyer un texto (160 caractères max) sur le téléphone satellite. La réception est gratuite, donc ne vous gênez pas. Par contre, n'attendez pas de réponse avant que j'ai un signal près des côtes, de mon téléphone portable.

Le départ est prévu pour dimanche, après que la grosse dépression ne soit passée. On compte une 10aine ou une 15 aine de jours pour arriver à destination, la Grande-Motte. En attendant, j'ai acheté des affaires pour pouvoir naviguer : des gants de jardinage, une tenue de pêche (pantalon attaché aux bottes, entièrement étanche), deux pyjamas intégraux en polaire et des chaussettes de laine ! Manque plus que le bonnet, mais il n’y en avait pas. Il va falloir que je trouve ça.

Voili voilou !

Je vais enfin réaliser un vieux rêve, non sans appréhension :-) Je vous raconterai comment ça s'est passé à l'arrivée et si j'avais des raisons de stresser ;-)

Bises à tous, à bientôt

mercredi 20 avril 2011

Açores - J11

Lajes do Pico, Pico

Ola todo mundo !

Notre périple sur Faial nous a permis de voir le dernier volcan (le plus récent) des Açores, le Capelhino1. Il ne date que de 1957-1958 ;-) Il a agrandi, à l'époque, l'île de 2,4 km2. Avec l'érosion, cette valeur s'est réduite à 0,6 :-) Il nous a aussi permis d'apercevoir notre première baleine, de loin, depuis la terre. Le volcan le plus haut de Faial, Caldeira, est très beau aussi. On y voit bien son cratère2 et la route nous offre aussi une très belle vue sur Pico. D'ici, on se sent un peu plus seul au milieu de l'océan...

De retour à Horta, le propriétaire du Peter's Café nous propose un tour aux baleines pour le lendemain. Malheureusement, le matin, pas de sortie car pas de baleines. Et l'après-midi, nous sommes toutes excitées de pouvoir enfin aller en mer. Malheureusement, le moteur se met à chauffer et nous devons rentrer :-( Ce ne sera pas aujourd'hui que nous dirons bonjour aux baleines açoriennes... Il ne nous a pas été possible de croiser Monica non plus car elle sortait en mer. Une prochaine fois !

Le mardi, nous traversons pour Pico, à Madalena3. Nous rencontrons Enrico Villa, de Cetaceas Watching Azores, que j'ai rencontré à la conférence sur les mammifères marins de Cadiz, il y a quelques semaines. Il nous accueille chaleureusement et nous propose de l'accompagner jeudi pour une sortie aux baleines lorsque nous prenons une bière ensemble, le soir, avec un coucher de soleil magnifique sur Faial4 !

Du coup, le mercredi, nous en profitons pour visiter les environs. Il y a de nombreux champs de vignes et cet endroit un classé patrimoine mondial par l'Unesco. Cette petite balade familiale nous fait sillonner entre les vagues et les ceps de vigne5. Superbe ! C'est très vert ici, il y a beaucoup de fleurs, notamment des arômes à l'état sauvage6. Le soir, nous avons notre premier barbecue de l'année au camping où nous restons, avec Arne, un allemand qui passe son été avec Enrico. Les gens du camping nous accueillent eux aussi très chaleureusement car nous sommes les premiers clients de l'année. Le patron nous offre même une bière ! Enfin, 3 pour être précise :-S Nous déclinons les dernières, que lui et ses amis se font un plaisir de boire à notre place :-)

Le jeudi, lorsque nous sortons en zodiac, le temps n'est pas au mieux. Nous nous dirigeons au nord de Faial pour tenter de voir des cachalots observés dans la zone ces derniers jours. Mais nous ne voyons QUE des dauphins communs (les premiers de ma vie !) et des puffins cendrés7. Pas faciles de photographier les dauphins et j'ai une prise de conscience soudaine : un respect énorme pour les gens qui travaillent dans la photoidentification de dauphins8 ! Finalement, changement de plan : direction le sud de Pico car une baleine à fanons y a été vue. Malheureusement, ce ne sera pas pour nous. La pompe à essence du moteur casse et nous sommes obligés (en plein milieu de l'océan, et là, on se sent petit !) d'attendre l'autre bateau de la compagnie pour qu'il nous remorque. Nous commençons à nous demander si nous ne portons pas la poisse !! En plus, il pleut. C'est d'un pratique pour ranger la tente !! ;-) car cet après-midi, nous partons vers Lajes9. Cette fois, ce sera hôtel, au Whale come. L'établissement est tenu par Serge Viallelle, le directeur d'Espaço Talassa, que je dois rencontrer durant mon séjour. Nous voici donc arrivées à LA place la plus réputée au niveau des baleiniers ! L'actuel Clube Nautico est situé dans les locaux où l'on dépeçait les cachalots de leur graisse10.
Le vendredi, nous retentons une sortie en mer. Et cette fois, pas de problème de moteur. Ouf !! Nous avons "la chance" de voir un rorqual commun (espèce très commune au Saint-Laurent). Moi qui n'ai jamais vu de cachalots (et les Açores sont LA place pour cette espèce !), je suis un peu déçue. D'autant plus qu'il y a beaucoup de vent et de vagues. On est trempé avant même d'arriver à l'endroit où il y a la baleine...

Puis sur le chemin du retour, nous croisons un groupe de dauphins de Risso11,12, les 1ers de ma vie ! Ils sont mignons. Ils naissent noirs et deviennent blancs avec l'âge, par tâches, comme si toutes les marques qu'ils se faisaient ne permettaient pas la repigmentation de leur peau.
Vous vous demandez comment ils font pour trouver les baleines ? Ici, il existe une technique bien particulière pour les repérer : la vigie. Et cela laisse rêveuse une fille comme moi (et vous autres du MICS aussi je présume ! ;-)). Ce système était déjà utilisé du temps de la chasse à la baleine et a fait ses preuves. Donc, on l'a gardé ! La vigie est postée à des endroits stratégiques de l'île13 où il a une vue à presque 270°, jusqu'à 20 miles nautiques ou plus, à 200 ou 300 m de hauteur. La vigie repère les dauphins et les souffles et est même capable de dire à quelle espèce appartient l'animal (mais pas toujours quand même! ;-)). Il prend son poste à 7h pour scanner l'horizon et fait son rapport à la compagnie de whalewatching pour laquelle il travaille avant que celle-ci ne sorte du port. Après, il joue un peu le rôle de tour de contrôle, c'est-à-dire qu'il guide les bateaux en fonction des animaux qu'il a vu (route à prendre, vitesse, etc., pour chaque bateau de la compagnie). Nous avons eu la chance de visiter cette tour aujourd'hui et, ô surprise, ce n'est pas un vieux monsieur qui nous attend mais un jeune homme de 30 ans à peine14 ! Marcel exerce ce métier depuis plusieurs années déjà, ce métier qu'il a appris avec son père, un ancien baleinier. Ici, la chasse à la baleine était pratiquée sur de petites embarcations, les animaux chassés aux harpons et cette pratique était considérée comme une épreuve de bravoure. En tout cas, c'est ce qu'on nous a dit au musée des baleiniers ! ;-) Et c'est vrai que lorsqu'on voit le film de 1968, c'est impressionnant de les voir s'attaquer à un animal si gros. Leurs harpons étaient attachés aux bateaux par 1000 m de cordes, pour ne pas risquer de sombrer lorsque l'animal sonde (il est quand même capable d'aller à 3000 m de profondeur et à ces endroits-là, on atteint presque les 1000 m).

L'après-midi, nous avons la chance de rencontrer Karin, Mme Risso's doplphins, de Nova Atlantis, qui est bien contente de récupérer les photos d'Andrea car elle n'a pas pu sortir en mer. Une personne de plus à mon tableau de chasse ! Elle me propose un contrat de 6 mois avec elle mais il y a des restrictions qui font que ça ne marche pas... Too bad ! Une prochaine fois peut-être ?! Je continue ma ronde :-)


Besos