La dernière semaine sur Faial a été très sympathique. J’ai pu sortir plusieurs fois en mer avec l’équipe de Whale Watching Peter1. Le lundi, lors de la première sortie, nous étions le seul bateau. J’ai donc endossé mon rôle de chercheuse en prenant des photos et des notes afin de pouvoir les transmettre à Lisa à des fins de photo-identification2. Le lendemain, lors de la sortie, j’ai pu assister à une tétée. On ne voit pas grand-chose, hormis que le petit cachalot va régulièrement sous le ventre de sa mère. Mais c’est déjà sympa de le savoir ! :-) Et puis il y avait aussi les puffins cendrés3, ceux qui ont un drôle de chant ! Après ça, j’ai emménagé sur le bateau4. Nous avons fait quelques courses afin de subsister lors de la transat et des jours qui nous attendaient au port, à apporter les dernières modifications au bateau et attendre que la météo soit plus clémente. Anne-Marie5 en a profité pour apporter sa touche aux œuvres d’art locales : les dessins des marins pour porter chance6.
Galop'1 et l'équipage prêts pour le départ
Le gréement de Galop'1 est à nouveau opérationnel, tout est en place et cela dans un temps très raisonnable. De plus nous étions dans l'attente d'une fenêtre météo favorable.... et elle arrive demain. Une dépression est passée sur les Açores aujourd'hui, mais elle n'était pas très active!!! Nous avons loué une voiture pour faire un peu de tourisme. Notre objectif était de monter à la Caldeira (volcan du centre de l'île), nous y sommes allés mais vous n'aurez pas de photos car il y avait beaucoup de brouillard et un vent terrible (dépression oblige!!!).
Donc nous devrions partir demain matin, l'équipage est prêt et motivé, nous avons eu Christophe cet après-midi qui nous a préparé un routage qui devrait nous amener au détroit de Gibraltar aux environs du 6 mai .... Christian a racheté de nouveaux leurres pour la pêche et en a même trouvé des faits-main : il espère qu'ils vont bien marcher ...même si Galop'1 va trop vite pour la traine!!!
Dans la première étape, l’équipage de Galop’1 a fait 2449 Miles (depuis Anguilla-St Martin) et maintenant il nous reste 1830 miles jusqu'à La Grande Motte (1080 pour atteindre Gibraltar) c'est reparti !!!!
Vendredi
Demain le continent
Demain nous touchons la péninsule ibérique: enfin !!! Cette traversée depuis les Açores nous parait longue ! Eau froide et fonds profonds (2000 à 4900 mètres) font "ainsi fon, fon, fon" il n'y a pas de poissons donc pas de pêche!
Nous espérons que la méditerranée sera plus généreuse. Nous avons fabriqué une épuisette et ramassons, au passage escargots, velelles et sortes d'anatifes sur pédoncule regroupés autour d'une boule gélatineuse : Anne-Marie les peints avec talent. Nous réglons le bateau au "petits oignons" en mettant les voiles appropriées. Gennaker, code zéro, solent et la navigation est très agréable sur galop.1. Souvent à 8 ou 9 nœuds nous n'avons pas l'impression d'être sur un bateau à cette allure !!! D'abord cap St Vincent puis le détroit de Gibraltar que nous devrions atteindre le dimanche 8 mai.
Nous avons fait très peu de moteur et Christophe nous a bien aidé à éviter la "pétole" de l'anticyclone des Açores que nous avions à nos cotés tout au long de la traversée : l'objectif étant de se tenir entre l'anticyclone et la dépression sans aller trop sur l'un ou sur l'autre.
Un petit oiseau7 (sorte de Martinet) nous a rendu visite hier et a fait un bout de "nav" perché sur une latte de la Gd Voile. Ses copains nous ont même rejoints8 !
Entrée en méditerranée
Lundi, avant Carthagène
Nous avons passé le détroit de Gibraltar samedi soir avec une météo des plus clémentes9, 9-2. Soirée ensoleillée et chaude, nuit sans nuage, avec lune et sans vent, donc au moteur. La très bonne visibilité nous a permis de slalomer entre les nombreux navires croisant dans le secteur. Depuis, c’est plutôt calme… Hormis du côté de la pêche, Christian revit ! Il a pris une bonite samedi et un espadon aujourd’hui que nous dégusterons ce soir. La méditerranée tient donc ses promesses. L’océan nous a quand même offert de beaux spectacles. Nous avons contemplé brièvement un rorqual, probablement commun, du côté du banc Joséphine, croisé une tortue10 et rencontré un couple de fous. Ce dernier rendez-vous, fortuit, s’est fait alors qu’un des deux oiseaux a confondu notre ligne avec un poisson. Fort heureusement, nous avons pu relâcher notre prise accidentelle sans même qu’il y laisse une plume. Les dauphins, très présents aux Açores, par grands groupes, surtout pour les dauphins communs11, 12, ont été peu aperçus jusqu’à Gibraltar. Ce n’est pas sans une certaine nostalgie que nous disons au revoir à cette immensité mouvante.
Ce soir nous toucherons le sol, le premier depuis notre départ d’Horta. Nous faisons escale à Carthagène pour refaire quelques pleins avant de continuer notre route, dès demain13. Nous espérons que les dauphins continueront de nous escorter, comme ils le font sporadiquement depuis notre passage dans la mer d’Alboran.
Une journée pas ordinaire
Jeudi, Au large des Baléares
Aujourd’hui est un jour formidable. Pas au niveau navigation car nous sommes au moteur depuis ce matin, mais au niveau faune ! Dès le matin, Alain, Anne-Marie et Christian ont eu droit à un spectacle de poissons-lunes, dont un qui a sauté devant l’étrave du bateau. Puis, au cours de la journée, sur une mer d’huile, nous sommes allés de surprise en surprise : autres poissons-lunes14, 15 battant de l’aile à la surface (en tout, une quinzaine), rencontre avec un goéland argenté perché sur sa tortue pour ne pas se mouiller le ventre16, visite de dauphins bleu et blanc17, 18 qui sont quand même restés quelques secondes à l’avant du bateau (et oui, pour cette espèce, c’est déjà beaucoup !). Cela dit, tout ça n’est rien comparé à notre rendez-vous avec les globicéphales. Durant plusieurs dizaines de minutes, un groupe de 10 à 15 individus est venu se frotter aux coques du bateau. Nageoires contre nageoires, ils se sont montrés très curieux en tournant régulièrement leur tête vers nous pour nous observer, parfois bouche ouverte. On pouvait entendre leurs vocalises dans l’air pendant qu’ils nageaient entre les coques. Ils ont même arrosé de leur souffle Eric, tranquillement allongé sur le filet19-23. Ce fut un moment fort pour tout le monde, très impressionnant. Pour nombre d’entre nous, cette rencontre est la première avec cette espèce, ou presque, nous avons croisé deux individus il y a deux jours entre deux vagues, un souffle, et puis plus rien.
Sinon, la journée était tellement belle qu’Eric et moi en avons profité pour prendre un petit bain, suivi d’un bon petit repas en extérieur24. Ce calme contraste beaucoup du gros temps que nous avons eu au départ de Carthagène, où nous avons fait une courte escale.
Christian arrête désormais de pêcher. En effet, il a rempli le frigo avec un thon de 6 ou 7 kg.
La 1ère prise a été infructueuse car le thon s’est débattu et a pu se libérer (le chasseur ne gagne pas à tous les coups !). Mais à peine avait-il remis la ligne à l’eau qu’un 2ème thon s’est précipité sur le leurre. Et là, c’est Christian qui a gagné le combat ! Du coup, nous avons dégusté du thon poêlé, du thon tahitien (poisson cru, lait de coco, citron) et il nous en reste encore pour 2 repas. Des suggestions de recettes ?
Dimanche
Bilan de la transatlantique
Arrivée à la Grande Motte ce samedi 14 mai à 19 heures à la Capitainerie. Le départ de Pointe à Pitre était le 5 avril 2011 à 9h30 soit 39 jours de voyage au total. En ce qui concerne la partie Horta (Açores) – La Grande-Motte (France), nous avons fait 1894 miles pour cette dernière étape en 15 jours. Nous avons été « routés » par Christophe et JP dont on peut faire la connaissance sur le blogue : ils nous ont bien guidés pour éviter les redoutables pétoles anticycloniques et les violentes dépressions et nous les remercions bien. Certains d’entre vous nous voyant faire des détours pour atteindre notre but pensaient que nous avions abusé du bon rhum des Antilles ou de la sangria Espagnole à la sortie de Cartagena, et bien non, ce sont les routeurs, en étudiant les vents, qui nous guidaient. Un des moments forts restera notre rencontre avec les globicéphales. Tous les cinq, nous vous remercions de nous avoir suivi et de nous avoir envoyé tous ces messages sur l'Iridium. Merci également aux nombreux supporters qui sont venus nous accueillir à la Grande Motte25, il y en a même qui sont allés jusque sur la jetée à l'entrée du port...