Varadouro, Faial
Ola à tous,
Le voyage au Portugal est commencé ! Après avoir été rejointe par mon amie Andrea à Lisbonne1-3, où j'ai passé 24h, le temps de profiter des températures clémentes (25°, au mois d'Avril, c'est à peine croyable pour moi qui ai passés les derniers au Québec par 0°...), nous sommes parties pour Horta, Faial. Pas de plans précis en tête ou bien des plans tombés à l'eau et cela montre bien un certain malaise lorsque le plan était de faire du voilier :-S. Donc, je me fixe comme objectif de rencontrer le maximum de personnes ayant un rapport de près ou de loin avec les baleines (whalewatching, recherche, on n'est pas regardantes ;-) et aussi trouver un voilier pour le retour au vieux continent (mais non, pas l'incontinent !).
Arrivées mercredi midi, il nous a fallu un peu de temps pour trouver un logement; c'est la basse saison ici et les propriétaires de pensions ne sont pas assidus à être chez eux pour répondre à notre demande en plein milieu de l'après-midi. Finalement, nous louons une chambre près du port (en même temps, Horta c'est pas super grand, donc c'est pas difficile d'être proche de tout !) à deux petites mamies, deux sœurs, bien sympathiques. Après avoir posé nos bagages, nous avons été prendre le pouls de cette petite ville (il n'y a que 6 000 habitants) aux allures coloniales4.
Le lendemain, nous avons essayé de nous intégrer à ce milieu particulier qu'est la mer. Et pour cela, rien de mieux que de se rendre au Peter's Café5. Institution reconnue par les marins du monde entier depuis 3 générations ! Le propriétaire possède même une collection particulière de Scrimshaw6, art qui consiste en premier lieu à graver des figures sur les dents de cachalots, dont il a fait un musée. Maintenant, le peu d'artisans pratiquant encore cet art utilisent aussi de l'os de baleine. Il faut savoir que les Açoriens ont arrêté la chasse à la baleine il y a peu de temps, en 1985. Dans ces îles perdues au milieu de l'Atlantique, les baleines, c'est toute une culture ! José Enrique, le propriétaire du Peter's Café, nous a donné quelques tuyaux côté baleines et transatlantique. Pour ce qui est du boulot en tant que biologistes sur sa flotte de bateaux, c'est rapé. Par ici, ils ne sont pas une denrée rare. Par contre, nous repartons avec deux noms : Rui et Monica, de l'université des Açores, département d'océanographie et des pêches (DOP). Ces personnes travaillent sur les baleines. Nous verrons comment les contacter plus tard. Pour l'instant, nous profitons du soleil car le temps ici est plus que variable. C'est d'ailleurs la météo qui nous rappelle le plus notre position géographique. Pour le reste, nous sommes face à une autre île, Pico7. Donc, pour l'instant, pas d'océan à perte de vue, ni de souffles de baleines d'ailleurs, pour notre plus grand désespoir :-(.
Hier, nous avons sympathisé avec deux marins espagnols qui convoient un voilier jusqu'à Murcia, Espagne. Ils étaient prêts à nous embarquer pour leur transatlantique mais leur départ est proche, trop proche pour nous ! Nous avons aussi fait la connaissance d'un équipage belge, composé de skippers, marins et jeunes diabétiques présents pour une étude scientifique sur cette maladie. Le point de rencontre de tout ce petit monde : Peter's Café. Donc, lorsque l'on nous demande ce que nous avons vu d'Horta, et bien la réponse est simple : le Peter's Café ! En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Il y a sa boutique aussi, et un autre café qui possède Internet : l'International. Nous avons aussi fait notre jogging au Monte da Guia, comme de vrais "hortenienses". D'en haut, la vue est superbe ! C'est un double cratère culminant à 438m, surplombant la ville8-9.
Au jour 4, Lisa Steiner, de WhaleWatchAzores, nous fixe RDV. Devinez où ? Au Peter's Café bien sûr ! Durant 1h30, elle nous parle des recherches qu'elle effectue ici depuis 1987-88. Elles consistent à construire un catalogue de photos d'identification des cachalots qui sillonnent la zone (on parle de photoID dans le milieu ;-)). Il faut savoir que ces grosses baleines à dent (la famille de Moby Dick) vont même jusqu'au Cap-Vert et certaines viennent de Norvège. Nous nous en mettons donc plein les oreilles... A défaut de pouvoir embarquer sur un bateau et nous en mettre plein les yeux. Mais ce n'est que partie remise car José Enrique nous propose un trip pour lundi matin. Ça tombe bien car aujourd'hui la météo n'est pas terrible (donc malades en mer et pas de possibilités de voir les souffles, trop de vent, et les vagues empêchent l'approche). En plus, nous avons loué une voiture pour la fin de semaine pour faire le tour de l'île. Vue l'heure tardive, nous faisons un pique-nique au Castelo Branco10 (Château blanc) et nous allons observer le joli port de Varadouro. Nous nous posons ici pour la nuit, à la Casa do Capelo, grande maison pour nous toutes seules avec foyer, face auquel je vous écris ces quelques mots... :-)
La propriétaire est super sympa. En portugais, elle nous explique comment cela fonctionne et s'intéresse beaucoup à ce que nous faisons. Elle nous met aussi en contact avec sa voisine Irma, qui travaille avec Monica. C'est donc décidé, lundi nous pourrons nous rendre au DOP et la rencontrer. Et oui, ça marche comme ça ici, ce n'est pas plus compliqué que ça. Les gens sont très serviables et sont vraiment heureux de pouvoir donner un coup de main. Même la différence de langue n'est pas un problème. Quand les gens ne parlent pas anglais ou français (ce qui est rare), ils articulent pour être sûrs de se faire comprendre. Un bonheur !
Jusqu'à présent, le bilan est donc plutôt positif ! Je pense que ça ne va pas prendre beaucoup de temps avant que nous soyons connues dans l'île comme les biologistes marines, la française et la suisse ! Le monde insulaire...
Até lugo,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire